vendredi 7 mars 2014

Trio Meccano - Vases Communicants de mars

 
- C'est, chaque premier vendredi du mois, un échange de textes, voire d'images ou de sons, entre deux sites/blogs volontaires, idée lancée initialement par Tiers Livre et Scriptopolis. 
 
- Ce sont des rendez-vous qui s’opèrent notamment grâce au groupe Facebook dont Brigitte Célérier est l'âme. Alors merci. Elle administre aussi le blog qui, mensuellement, regroupe tous les participants. 

En ce mois de mars, et pour la première fois ici, c'est un trio, 
composé de Cécile Portier, Danielle Masson et moi-même, qui va échanger.
La mécanique et les pneus ont été des réjouissances photographiques personnelles ces derniers temps, 
et ces dames ont accepté de me suivre dans ce champ bien plus divers qu'il n'y paraît...

***

l'on peut lire ma contribution
Et mon autre contributions du mois :
- Vingt-quatre pour deux, chez Cécile Portier

chacune bien accompagnée. Encore merci Mesdames.


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Les mécanismes 
Cécile Portier 



Nous ne nous voyons pas comme nous sommes. Nous nous regardons, oui, nous nous regardons. Nous voyons nos faiblesses. Nous voyons comme nous sommes nombreux, comme nous sommes seuls.
Nous voyons que nous sommes habillés.
Nous connaissons toutes nos limites.
Nous appelons ça : nos capacités.


Nous voyons comme nous sommes joués. Floués, endettés. Nous ne savons pas à qui, à quoi nous appartenons. De nos vies nous ne voyons que les mécanismes. Le rose des mécanismes. Car les mécanismes sont du même sombre rose que l'intérieur des conques. Les mécanismes, pareil que pour les conques, si on y colle l'oreille on les entend mugir. Pour un peu on croirait que c'est vivant, que le mécanisme de nos vies est vivant.


Il faut dire, les mécanismes sont conçus pour se mouvoir, nous émouvoir. Pensez à la meule, comme elle nous attendrit. Les engrenages s'enclenchent à l'eau qui coule et ne revient jamais, et en transmission perpendiculaire autour de dents parfaitement calibrées, font que tout tourne et nous broie.


Les mécanismes ont besoin d'être réglés. Charlot resserre les boulons, resserre les boulons, resserre les boulons. Et une fois qu'il a fini, ressert les mêmes gestes, ressert les mêmes gestes, ressert les mêmes gestes. Le mécanisme est entré en lui. Le mécanisme c'est lui. Rien ne résiste aux mécanismes. 


Les mécanismes ont besoin d'énergie. Les mécanismes ont faim. Si on ne les nourrit pas  ils s'arrêtent tout seuls. Buster Keaton fait feu de tout le bois du train pour alimenter sa locomotive, il désosse les banquettes, sacrifie le plancher des wagons. Il continue et avance très vite mais au prix de tout dévaster.


Si on les arrête, les mécanismes ne protestent pas. Ils n'en sont pas capables. Les mécanismes n'ont aucune capacité, c'est pour cela qu'ils n'ont aucune limite. 


Hal, le robot de 2001 l'odyssée de l'espace, proteste. C'est bien ça le problème. Hal est capable de tout, car il a bien vu comme nous sommes, lui et nous, seuls. Nous courons un risque grand à déléguer nos vies aux mécanismes. 
 
Les mécanismes ont toujours des boutons ou des leviers pour les faire démarrer. Nous appelons ça : les circonstances extérieures.

Les mécanismes n'ont pas besoin d'avoir un nom. Ils n'existent pas, ils agissent.


***

Un inventaire à la Prévert…
Danielle Masson

Le 7 approche et ce mois-ci, pas de duo mais un trio.

Oh lalala ! Quelle responsabilité…

Vais-je y arriver car en plus le sujet : mécanique, si j’ai bien compris.



Mais petit retour en arrière.

Depuis le 31 octobre dernier, rendez-vous est pris pour ce 7 avec François Bonneau, de Poitiers. Un petit rappel le 8 février pour se mettre d’accord sur le sujet… au cas où… c’est un échange.

Et surprise, on sera trois à échanger nos mots… Cécile Portier est de la partie…



Mais… tout d’un coup ma plume se recroqueville… elle n’ose plus se tremper da l’encrier d’encre violette… Ces deux-là sont trop forts pour moi… ils écrivent, écrivent, écrivent et en plus …



Bon prenons notre courage à deux mains et en avant la musique, non pardon les mots.



Écrire sur la mécanique ! Sur les pneus… je me précipite ici… ok… je devrais m’en sortir… peut-être…

Puis je vais … aïe aïe… où sont les pneus ?



Je n’ai pas du tout comprendre.



Je vais poser ma plume, façon de parler et réfléchir…

De retour dans une heure car il faut réfléchir… ré… flé… chir !!!



En réalité plus de vingt-quatre heures se sont passées …




Un inventaire à la Prévert… C’est parti.



Un pneu, abréviation courante de pneumatique, me dit mon dictionnaire préféré. Il me dit même qu’un certain D, journaliste de Paris Vélo a tenté d’en faire éclater un en 1896. Sans succès.



Un feu clignotant qui aurait pu appartenir à une Aronde… saut dans le passé… ma première voiture… cela ne me rajeunit pas ! Comment ? Je vous ai insulté, vous appartenez à une Rolls. Ne prenez pas vos rêves pour une réalité. Je reconnais que votre forme est harmonieuse mais quand même.



Une jante, des dizaines de jantes que j’imagine vouloir prendre, la route. Elles se mettent à la queue leu leu et vont dévaler la route attenante au garage. Garez-vous, nous prenons la poudre d’escampette. Nous roulons, nous sommes libres !



Un bric-à-brac complet de pièces diverses. Je n’y connais rien.

Oh ! Un cordon de téléphone égaré au milieu de ce fatras.

Allo ! Allo ! Je suis l’heureux propriétaire d’une 3500 GT Mistral. Comment ? Vous ne connaissez pas ? Pourtant le carrossier Touring a réalisé une merveille avec des jantes de 16 pouces mais là, il me faut une tête de delco pour ma Maserati… et d’urgence… et de 1957, impérativement



Encore des pneus, des pneus, des tas de pneus…

De la boue venue de je ne sais où… ah si ! Du petit chemin qui monte vers l’oliveraie…



Quel chaos !



Au fait, moi aussi dans mon jardin, j’ai des pneus.

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