vendredi 6 février 2015

Duo de février - Dominique Giudicelli pour les vases Communicants




- C'est, chaque premier vendredi du mois, un échange de textes, voire d'images ou de sons, entre deux sites/blogs volontaires, 

idée lancée initialement par Tiers Livre et Scriptopolis. 
 - Ce sont des rendez-vous qui s’opèrent notamment grâce au groupe Facebook dédié, et au blog qui, mensuellement, regroupe tous les participants. 

Après Brigitte Célérier, c'est Angèle Casanova qui, désormais, dresse le carnet de bal.

Ce mois-ci, envasement avec Dominique Giudicelli, écrivain-biographe, qui anime le blog Des travaux et des jours. La question était de parler de ce mois de janvier passé, de parler de ces chocs, oui mais que reste t-il à en dire, et comment ? J'ai proposé un lot de photos à Dominique, qui en a choisi une ; j'ai commencé un texte, elle l'a fini. Le plus simplement possible. Avec en tête, le présent et la suite. 


***
***





Une façade, de celles qui détonnent, qui bétonnent,
Qui laissent parfois chuter un gravât dans la soupe, du béton à la tonne,
Qui tombe dans les dents ;
Une façade. Et derrière, des lignes et des cases,
Habitées, jusqu’alors.
Jusqu’à la déchirure de la feuille de ciment,
Jusqu’à la brèche, la béance verticale.
Est-ce que l’on peut lier tous ces débris-vestiges ?
Est-ce que les plaies des ruines pourront se reboucher ?

François Bonneau



Des plaies, des ruines,
Et derrière, des myriades de vies éventrées,
Fragmentées,
Expulsées,
Macheferrées.
Dans le noir, au fond
Qu’entend-on ?
Dans l’apocalypse de métal,
La voix pâle du passé,
Terrée sous ses hardes de poussière. Souvenirs en nuées
Des heures en allées. Vies minuscules,
Grands projets.
Désirs sans joie, rêves de lendemains
Jours radieux.
Mornes ou sublimes amours, contentieux.
Tous ces jours s’amalgament, au fond, en noir,
Et opposent leur masse tremblante aux assauts du présent
Arrogant et brutal,
Strident.
La béance au fond est noire,
Et en rouge et cendres, triomphe
Le présent aux dents d’acier.



Dominique Giudicelli

Photo : place du Maréchal Leclerc, Poitiers, octobre 2014.

1 commentaire: